Aug 14, 2010

Histoire de frontière: vos canots doivent rester en Mongolie


14h00. Je suis assis dans un bureau à la frontière russo-mongole depuis une heure. Une douanière  scrute les papiers que je lui ai donnés. Après plusieurs coups de téléphone, elle me fait finalement comprendre que nos canots ne peuvent quitter le pays aujourd'hui. Aucune discussion possible.

Pas facile de voyager avec des canots en Mongolie. Il y a tout d'abord le défi du transport: Montréal-Vancouver par train, Vancouver-Chine par paquebot, Chine-Oulan-Bator par train. En tout, près de quatre mois de transport au cours desquelles on doit constamment faire le suivi.

Une fois à Oulan-Bator, c'est la valse bureaucratique qui commence, gracieuseté des douanes mongoles. Au cours de nombreuses visites – étalées sur plusieurs jours – dans leur établissement, je crois avoir mimé tous les détails de l'expédition (durée, parcours, objectifs, etc) dans tous les locaux des trois étages de l'édifice. Si le mime est un art, j'en suis maintenant un artiste de renommée internationale. Malgré tout, ce n'est qu'après avoir fournit un dépôt de 1000$ que nous pouvons prendre possession, fin juin, de nos deux embarcations.

Cette folie bureaucratique, je l'avais oubliée au cours des dernières semaines... jusqu'à ce que cette douanière m'annonce qu'il est impossible de quitter la Mongolie avec nos canots. Il nous manque «LA déclaration officielle originale», qu'elle m'explique. Il s'agit d'un document qui se trouve en possession de l'entreprise responsable de la dernière partie du transport. Je les contacte aussitôt.

Bref, après une nuit dans une chambre à 10 dollars plantée à quelques mètres des barbelés de la frontière, «LA déclaration officielle» fait son apparition aux douanes. Deux heures de paperasse plus tard, nous pouvons quitter la Mongolie.

Ne reste qu'à traverser la frontière russe, ce qui se fera sans trop de problèmes. Quelques questions et une fouille rudimentaire de nos bagages.

Nos canots sont de nouveau sur la rivière.
Et nous pagayons en Sibérie.
Direction: Baïkal, le plus vieux et le plus profond lac de la planète.

Par Ulysse Bergeron

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