Jun 4, 2010

De Moscou à Oulan-Bator (partie 1)

En 1881, la compagnie Canadian Pacific débute la construction du Transcanadien. La ligne de chemin de fer relie Montréal aux provinces de l'Ouest. Le projet pharaonique découle de la promesse électorale du Parti conservateur de relier l'Ouest à l'Est. Histoire digne des minutes du patrimoine.

Le Transibérien, qui relie Moscou à Vladivostok, est pour ainsi dire le frère cadet du Transcanadien. Non seulement sa construction a débuté quelques années après celui-ci, mais elle en a été directement inspirée.

Pendant longtemps, le Transsibérien – à l'instar du Transcanadien – a été l'ultime preuve de l'unicité d'un pays multiethnique à l'étendue géographique qui dépasse l'entendement. En moins de 20 ans, la Russie a réussi le coup de maître de construire ce qui est aujourd'hui la plus longue ligne de chemin de fer au monde:

- 9300 kilomètres.
- 990 gares.
- 7 fuseaux horaires.

C'est ce chemin de fer qu'on empruntera dans quelques heures. Quatre jours de train pour rejoindre Oulan-Oude, une ville à l'est du lac Baïkal, en Sibérie. De là, on transfère nos bagages et nos petites personnes dans le Transmongolien afin de rejoindre Oulan-Bator, où nos canots nous attendent patiemment.

Par Ulysse Bergeron

Jun 3, 2010

Deux mulets à Moscou

Moscou.
Il est presque minuit. Elsa et moi, on est finalement arrivé dans le petit appartement que nous avons loué à proximité du centre-ville. Un petit refuge – rénové, propre et coquet – qui contraste avec l'ascenseur lugubre et crasseux qui nous y mène. À se demander s'il est capable de nous supporter, s'il ne rend pas l'âme. Enfin.

Aussitôt arrivés, on a transformé le salon qui nous sert de chambre en quartier général. On y a déballé l'équipement qu'on a traîné sur nos épaules toute la soirée à travers la ville: deux « dry bags » bourrés de vêtements personnels, cinq pagaies, une valise étanche Nanuk (contenant un ordinateur, un appareil photo, une caméra vidéo, des batteries et tous les fils qui viennent avec ça), un baril étanche rempli de stock de canots. Deux mulets à Moscou.

Pour le reste de l'équipement de l'expédition, c'est Sarah qui s'en occupe. Elle l'apportera par avion lorsqu'elle nous rejoindra dans deux semaines à Oulan-Bator.

Donc, Moscou. Il est presque minuit. Elsa et moi partons nous promener quelques minutes sur le bord de la Moscovia, question de respirer autre chose que l'air climatisé qui nous a servi de poumons artificiels au fil des vols et des aéroports. Après notre petite promenade, on saute dans le lit pour un dodo bien mérité.

Demain, on quitte pour Oulan-Bator.
Le Transsibérien nous attend.
Cinq jours de train avant de rejoindre la capitale mongole.

Par Ulysse Bergeron