Sep 10, 2010

Sibérie: l'archipel des goulags?

«Pas certaine que ce soit le village», balance Sarah. Un homme en habit de camouflage s'approche; sous sa capine de soldat, il nous fait signe de partir. Et ça presse. Il pointe une barrière barbelée qui commence à se refermer. Ce qu'on croyait être un village est plutôt l'enceinte d'une prison. Bonjour la confusion!

Retour en arrière. Sarah et moi, on était parti à la recherche d'un village en quête de nourriture; Elsa et Eric surveillaient les canots. Déconcentrés par notre propre discussion, on a pris des cabanes – collées à un pénitencier qu'on longeait depuis quelques minutes – pour le hameau. Bref, on a tout bonnement franchi l'immense grillage en pensant qu'il s'agissait de la porte d'entrée de la ville.

Et comme chaque fois que je vois des barbelés et des tours de surveillance en Sibérie, j'ai eu l'impression de reculer à l'époque stalinienne, lorsque la région était un archipel de goulags. Une impression alimentée par l'obsession littéraire de notre petite équipe: The Long Walk. Le récit d'une évasion qu'on a tous dévoré au cours de l'expédition et qui est devenu un sujet intarissable de discussion lors de nos longues journées en canot.

Le livre vaut le détour: en 1941, sept prisonniers s'évadent d'un goulag sibérien. À pied, ils traversent le nord de la Sibérie, longent la même rive du lac Baïkal que nous pagayons, traversent la Mongolie et les montagnes de l'Himalaya, pour finalement atteindre l'Inde. Plusieurs y laissent leur peau.

The Long Walk est devenu notre livre de chevet commun... si chevet il y avait dans la tente. Il nous propose de nouvelles lunettes lorsqu'on observe les montagnes et l'immense forêt de conifères qui nous entourent. À lire absolument.

Par Ulysse Bergeron

Aux voleurs!

21h00. Eric, Sarah et moi sirotons un de nos habituels chocolat chaud vodka et profitons des dernières lueurs du jour. Ulysse dort déjà à poings fermés dans la tente. La soirée s’annonce tranquille? Pas tout-à-fait.

Une heure plus tard, blottie dans mon sac de couchage, j'entends des chuchotements, des pas, des déplacements de pierres. Ces bruits proviennent de la plage, là où on a laissé nos canots, nos pagaies et un baril étanche. Je tends l'oreille. Un canot se fait traîner sur les rochers... On nous vole!

J’alerte les autres. Aussitôt, on enfile des vêtements et on se précipite vers la plage. Constat: un des canots a disparu. Au loin, dans la noirceur, la silhouette de notre embarcation disparaît au large. On saute dans l'autre canot et une poursuite nocturne commence.

J'ai l'impression d'être dans un film d'action où les explosions sont remplacées par le silence de la nuit sibérienne. Comme dans Fast and Furious (Rapides et dangereux), on tente d'atteindre la vitesse maximale. Seule différence: notre nitro est remplacée par le jus de nos bras et nos embarcations ne dépassent pas les sept km/h. La scène me fait rire.

Bref, cinq minutes et on rattrape les trois voleurs. Ils se dirigent alors vers la berge et en voulant débarquer ils chavirent. Ils disparaissent dans les bois, trempés jusqu'aux os. On rejoint le canot et les pagaies sur le rivage, on rit un bon coup et on retourne au campement.

À notre retour, on constate l’absence d’un de nos deux barils. Ils l'avaient avec eux. Notre chasse aux voleurs nous a tellement emballé que ce détail nous avait échappé. Pertes enregistrées : un baril étanche et son harnais, notre nourriture, nos chaudrons et nos deux brûleurs. Rien qui soit indispensable ou irremplaçable.

Par Elsa Fortin-Pomerleau

Sep 8, 2010

Baikal’sk Industry

Our time had been going well in the small town of Baikal’sk, a stop over to re-supply and a chance to communicate with family and friends. While the town appears economically depressed colorful banners cross the streets reminiscing of a strawberry festival already passed.

The town looks out onto the massive lake, nestled in front of towering mountains with the tell tale clearings of ski resorts. For an instant I believed that this would be an amazing spot to vacation. Then the wind changed direction and putrid air filled our hotel room, the unmistakable smell of the only pulp and paper mill situated on Lake Baikal.

To the east, on the shores of the lake stand the dominating smoke stacks of Biakal’sk’s industry. Originally opened in 1966 the mill was meant to provide high quality cord for aircraft wheels. Eventually synthetic materials outperformed organic cord and the mill was converted to other uses. From the beginning, the mills creation had been relented on the grounds that it would pollute the lake harming it’s over 1600 endemic species. It was due to those concerns that the mill closed down on October 2nd, 2008.

However when Putin, today’s Prime Minister of Russian, visited the lake’s depth by submarine he announced the prospect of re-opening the mill, in part to help the 1600 employees who had lost their jobs when the mill first closed. To combat environmental issues, it was suggested that the mill run a closed fluid system so that the effluent would not flow into the lake as before. Hopefully this recommendation is being taken seriously, however it does nothing for the current smell dominated my hotel room.

By Eric McNair-Landry

Sep 7, 2010

A train in the night

The screeching sound of the train woke me again for a third time tonight. The railroad is used so frequently that often two trains would pass in unison, the sound loud enough to wake even a deep sleeper such as myself.

It’s somewhat unavoidable; the 9289 km Tran-Siberian Rail contours the lake’s southern shoreline straying only for villages and the occasional small river delta. Day and night the track is constantly occupied by trains, carrying everything from lumber, oil, coal and passengers. Even today the railway is by far the easiest method of transporting heavy equipment across the country.

When the train started to operate in 1908 (it was officially finished in 1916) it brought 750,000 peasants west that year alone. And since, around Baikal a string of villages follows the rail, often consisting of many dasha, Russian cottages or summer houses, stereotypically surrounded by a small garden and decorated with blue shutters. We take advantage of these towns to restock on fresh food, and meet the locals.

By Eric McNair-Landry