Jul 16, 2010

Une perle bleue qui fait la pluie et le beau temps

JOUR 7 – KHATGAL. Le ciel se couvre de nuages noirs. Les premiers éclairs apparaissent. Le vent et les vagues se lèvent. L'orage nous a rattrapés. Et il nous reste sept kilomètres à pagayer avant de rejoindre la rive la plus proche. Le lac Khovsgol nous rappelle qu'il est le seul maître de la région qui porte son nom.

Agenouillé à l'avant du canot, Eric augmente la cadence des coups de pagaie. On tourne le canot de quelques degrés afin de couper les vagues. Elsa et Sarah exécutent la même manoeuvre. Pas le temps de ranger les panneaux solaires. Ni de vêtir nos imperméables. Une heure et demi au coeur de l'orage à trancher ses vagues noires. Une heure et demi pour rejoindre – non sans quelques sueurs froides – la côte ouest du lac.
Petit rappel: le Khovsgol est le deuxième plus vieux lac de la planète. Il contient les deux tiers de l'eau douce du pays: c'est une réelle petite mer intérieure ceinturée par une chaîne de montagnes chatouillant les nuages.

Khovsgol a son tempérament climatique bipolaire et ses sautes d'humeurs imprévisibles. En une demi-heure, le ciel bleu se transforme en masse grise; la brume opaque descend des montagnes en moins temps qu'il n'en faut pour le réaliser.

Les couleurs se mélangent au-dessus de nos têtes au fil des heures. Comme une peinture vivante, elles se reflètent dans l'eau limpide, transparente et turquoise. Elle nous permet de jeter un coup d'oeil au ciel pendant qu'on pagaie. Ce manège climatique, il se répète chaque jour.

La Perle bleue, comme on le surnomme ici, est non seulement un bijou aquatique, mais un réel joyaux naturel. Rien de surprenant à ce que les Mongols qui habitent les côtes du lac Khovsgol l'aient longtemps considéré comme sacré.
Par Ulysse Bergeron

Position: N50`26 E100`09
Totalité du kilométrage : 207 kilomètres

Point carte!
Cliquez ici ci-dessous pour voir la position géographique:
http://maps.google.com/maps?f=q&hl=en&geocode=&q=50.43404,100.1618&ll=50.43404,100.1618&ie=UTF8&z=12&om=1

La grande chevauchée

À Khatgal, un petit hameau au nord de la Mongolie, j'ai pu cocher un élément de ma «to do list»: parcourir les montagnes et les plaines mongoles à dos de cheval.

Accompagnée d'un guide local nommé Bator et d'un compagnon de voyage israélien plutôt sympathique, j'ai passé huit jours à galoper et à trotter sur les terrains montagneux qui longent le lac Khovsgol. Ces nombreuses heures passées sur ma monture, à discuter avec mon guide et les habitants de la région, m'ont fait comprendre l'importance des chevaux dans la culture mongole.
Ici, à Khatgal, les chevaux sont rois. Plus nombreux que la population, ils errent librement dans le village, broutant l'herbe fraîche.La plupart seront dressés dans le but d'être chevauchés par les habitants locaux, mais aussi par des voyageurs qui, comme moi, rêvent de parcourir les rives du lac Khovsgol .

Les meilleurs chevaux seront sélectionnés et soumis à un entraînement sévère qui leur permettra de participer à l'épreuve de course à cheval du très couru festival Naadam, qui souligne la fête nationale. J'ai assisté à l'un de leurs entraînements en effectuant avec eux une dizaine de kilomètres au galop.

Autour de moi: une vingtaine d'enfants hauts comme trois pommes, galopant à une vitesse folle sans selle et sans soulier dans les pieds, criant et hurlant à leur monture des mots dont j'ignore le sens et les fouettant avec des lanières de cuir, avec une détermination surprenante. À cet instant précis, j'ai eu l'impression de vivre bien plus qu'une simple course à cheval. Je me suis imprégnée d'une énergie nouvelle: celle d'un peuple pour qui les traditions importent.

Lors de ces courses, en cas de victoire, l'honneur revient au cheval et non au cavalier, ce qui nous rappelle la grande admiration qu'ont les Mongols pour leurs montures qui, jadis, contribuèrent à l'expansion du plus grand empire que le monde ait connu.

Par: Elsa Fortin-Pomerleau

Jul 13, 2010

JOUR 4 – Lac Khovsgol - 13 juillet


Les quatre roues de la vanne sont enlisées dans une boue visqueuse. Impossible d'avancer. Mugi, le chauffeur qui doit nous amener au nord du lac Khovsgol, arrête le moteur. Une grimace se dessine sur ses lèvres, présage que nous ne pourrons rejoindre le point de départ que nous nous étions fixé.

D'Oulan-Bator, capitale de la Mongolie, il faut plus ou moins quatre jours de route pour rejoindre Khankh, une ancienne base militaire située à quelques kilomètres de la frontière russe, au nord du lac Khovsgol. Pour nous, c'est le point de départ de l'expédition.

Mais voilà. À une journée de route de la communauté, notre véhicule s'enlise. Il nous faudra quatre heures à patauger dans de la boue et à manger de la mouche noire pour franchir la vingtaine de mètres qui nous barrent la route.

Cinq kilomètres plus loin, la situation se détériore; la route devient un immense champ de terre liquéfiée. Mugi répète dans un anglais approximatif: «Road no good!» En d'autres termes, le chemin est impraticable. On ne peut rejoindre Khankh par voie terrestre.

Devons-nous retrancher le lac de notre expédition? Devons-nous partir de l'emplacement où nous nous trouvons? Après concertation, on décide plutôt de sauter dans nos canots et de rejoindre à « jus de bras » notre point de départ. Deux jours à pagayer les 75 kilomètres qui nous séparent de Khankh.

Excellente décision. Au moment où je vous écris ces lignes, je suis assis au pied d'une montagne dont les racines plongent dans le Khovsgol. Un paysage à couper le souffle. Le plaisir est bel et bien commencé!

Position: N52`07 E100`19
Kilométrage: 130 kilomètres

Par Ulysse Bergeron

Day 4, Lake Khovsgol


A tour of Lake Khovsgol
With the road impassible, we never got to our start point by vehicle, the van could only bring us within 75km of our intended departure point. Luckily there was another method of transport available to us; our canoes that would carry us to lake Baikal. So we paddled north, adding an extra two days and the before mentioned distance to our voyage, a miniscule addition compared to the route ahead of us. Reaching our original departure point, the small community of Khankh, a few days late however did allow us to enjoy the Naadam festival.
The Naadam is a two day festival celebrating the independence of Mongolia from China in 1921. The festival is celebrated nationwide with various traditional competitions, namely: horse racing, Mongolian wrestling, and archery. At khankh, the first event we witnessed was Mongolian wrestling, where opponents attempt to throw one another to the ground, second came the horse racing.
In Mongolia there are no age categories for the horse rider, and no minimal age. Therefore most of the horse racers were rather young, between the age of 8 and 14, for the obvious advantage of reduced weight. The youngster who crossed the finish line looked to be about 12. Upon his winning the crowd let out a loud cheer, and those who were on horseback chased after the winning rider in attempts to acquire some of the sweat from of the horse, which in believed to carry good luck.
Tomorrow we will head south, en route towards Lake Baikal.
Position: N 51’07 E 100’19
Total distance: 130km

Eric McNair-Landry

Jul 12, 2010

On the road, from Ulaanbaatar to Lake Khovsgol - July 6


July 6
Mugi, our Mongolian driver appears skeptical, but from a safely removed standpoint he is at least letting us try to place our two 17 foot long canoes on his rather small roof rack. In an attempt to gain his support we are overly zealous, running to and fro attempting and ultimately failing to fit the two canoes in the limited space. Finally we conclude that the thwarts (wooden structural pieces in the center of a canoe) must be taken out, so that the canoes can cup each other. As Ulysse points out this will affect their durability during transport, which is no small matter; the three/four day road ahead is known at times to be impassable and even in its best condition it will test the drivers skill and his vehicle endurance. As we hoist and steady the second canoe our driver begins to have a change in heart, after tugging on the canoes and testing the strap tightness he seems convinced; we are ready to leave.

July 8
My hands and shirt are covered in rich black mud, but my predicament is nothing compared to Ulysse, who is currently lying under the car with Mugi, swarmed by bugs. They are both lying in the mud, working one of the two jacks that have are raising the car axle out of the bog. We have advanced no more than 10 meters in the last 3 hours; and it is the third time we have sunk to our axle. During this time Ulysse and our driver have worked the jacks while the rest of us have tromped through the woods collecting wood to place in front of the car to keep it from sinking into the mud for a fourth time. Mugi and Ulysse get up off the ground, our driver gives us a distinctive nod and the four of us position ourselves behind the car. At the count of three we push, and like a charm the car is freed from the bog.
The route was not all like this, from Ulaanbaatar to the tourist town of Khatgal it was bumpy and dusty, but not all together unpleasant. At Khatgal we spent the night in a cozy ger camp (a hotel where you reside in Mongolian yurts) and rested for what would be a rather long journey. But rested as we were we did not expect this, and apparently nor did our driver.

From the bog, we advanced slowly down a gentle hillside, to come face to face with another marsh. We left the car to scout the conditions, but as a passing jeep illustrated (the only other vehicle we had seen today) the road ahead was for those with better equipped machines. After a brief conversation with the occupants of the jeep our driver announced that we were going to turn back: we would have to find another way to the start of the expedition. But more pressingly we would have to ford the bog again.

Eric McNair-Landry