Aug 30, 2010

Chercher la vague


Les vagues se cassent contre les canots et le vent nous frappe en plein visage. À l'horizon: un lac immense qui se confond avec le gris nuageux du ciel. De l'autre côté: une plage qui nous rappelle qu'on avance à pas de tortue. En sept heure d'effort, on n'aura pagayé que 13 kilomètres. Récit de la première journée sur le lac Baïkal.

Hier, la première chose qu'on a fait en atteignant le lac, a été de stationner nos embarcations sur un banc de sable, de lever un verre de vodka à la santé de l'expédition et de plongé dans l'eau froide du plus vieux et plus profond lac de la planète, dernière étape de l'expédition. Ce soir là, en disparaissant à l'horizon, le soleil a coloré le ciel d'un camaïeu de mauves. Une arrivée au lac marquée par le beau temps.

Mais au cours de la nuit, Baïkal a changé d'humeur. Il a troqué son sourire de la veille pour une grimace couleur charbon: le ciel s'est couvert, le vent et les vagues se sont levés. Bref, en une journée, on a eu l'impression que l'automne se pointait le bout du nez. Force est d'admettre que septembre arrive cogne à notre porte.

Un changement de conditions et de température qui n'est pas sans nous déplaire. Au contraire. Plus tôt aujourd'hui, Eric me lance de l'avant du canot: «Ça fait du bien de pagayer de bonnes vagues». Quelques minutes plus tard, j'entends Sarah et Elsa qui rigolent. Coup d'oeil: leur embarcation surfe sur une vague. Dès la pause suivante, on se promet que – d'ici la fin du périple – on débarquera notre équipement des canots afin d'attraper quelques vagues au large des côtes.

Vraiment plaisant que d'adapter nos coups de pagaies à de nouvelles conditions. Et tout particulièrement lorsqu'elles sont plus difficiles.

Par Ulysse Bergeron

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